Un petit livre assez étrange où il ne se passe pas grand-chose, mais où le pas grand-chose est très bien mis en scène.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

J’ai décidé d’élargir un peu mon horizon et donc de découvrir des auteurs d’autres pays. Chez mon bouquiniste, je suis donc allée au rayon littérature slave et je vous ai ramené cet auteur, un peu au hasard, il faut bien l’avouer !

La quatrième de couv :

Un jeune traducteur au chômage, que sa femme a quitté, noie son chagrin en compagnie d’un ami d’enfance. Le désespoir et l’alcool aidant, c’est sa propre mort que le mari malheureux décide de programmer, en engageant un tueur professionnel. Lorsqu’il reprend goût à la vie et change d’avis, il est trop tard : le tueur à gages est déjà à ses trousses… Mais, à Kiev, les solutions extrêmes peuvent prendre des détours inattendus !
Comme dans Le Pingouin, Andreï Kourkov, usant d’une écriture à la fois désabusée, comique et pleine de suspense, place ses personnages dans des situations férocement drôles.

Mon avis :

L’histoire peut-être résumé en quelques mots : le narrateur, trompé par sa femme, décide d’en finir avec la vie. Il n’a pas le courage de se suicider et décide donc d’engager un tueur à gage. Après un rendez-vous manqué avec la mort, le voilà qui reprend goût à la vie. Il lui faut donc trouver un tueur pour tuer le tueur à gage.

Mis à part ça, très peu d’action dans ce livre. Et même les quelques rebondissements liés à notre affaire n’apparaissent que de loin, comme détaché de l’histoire et de ce personnage. C’est, je crois, ce qui caractérise le plus ce livre : le détachement. On a un personnage principal totalement en dehors du monde. Dont le rythme est dicté par la sonnerie du téléphone. Mais notre héros n’ayant que peu d’amis, il ne sonne pas souvent pour le coup. On traine donc avec lui d’un café à un autre, d’une journée chez lui à ne rien faire à un verre avec l’un de ces rares amis, d’une nuit avec une prostituée à une déambulation dans le parc.

Rien donc et pourtant il y a quelque chose dans ce rien qui m’a emmené de la première à la dernière, sans aucune lassitude. Le style peut-être. Désabusé, comme décrit dans la quatrième de couverture ? Oui, complètement. On est dans du présent, sans aucun aperçu du passé et aucune projection non plus dans le futur. On répond à des besoins simples, primaires et tout le reste n’est que superflu. C’est peut-être ça aussi la réussite de ce livre : précis, concis, efficace.

Détails :

Auteur : Andreï Kourkov
Editeur : Points
Date de parution : 15/04/2003
125 pages

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