Basé sur un fait divers, une histoire étrange et qui interroge notre relation à notre chez soi. Une très bonne lecture de la rentrée littéraire !
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
J’étais parti faire un tour de repérage rentrée littéraire 2010 à la librairie. J’arrive à la caisse avec un Zulma de la rentrée et deux autres livres qui n’ont rien à voir avec la rentrée littéraire, mais qui avait l’air quand même très bien. Et puis on discute un peu avec la libraire et elle me parle de ce roman, Nagasaki, qu’elle est en train de lire. Elle commence à me raconter un peu l’histoire et, bien sûr, il fallait ensuite que je reparte avec pour connaître la fin !
La quatrième de couv :
Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers navals de Nagasaki. Cet homme ordinaire rejoint chaque matin la station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n’a pas d’odeur, sauf celle de l’ordre et de la mesure. Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Car dans ce monde contre lequel l’imprévu ne pouvait rien, un bouleversement s’est produit.
«Comme je l’apprendrais plus tard lorsqu’un inspecteur me rappellerait, les agents avaient trouvé porte close chez moi. Aucune fenêtre ouverte, ce qui les avait étonnés. Après avoir forcé la serrure, ils avaient été plus intrigués encore de ne mettre la main sur personne à l’intérieur. Or tout était bien fermé. Croyant à une farce, ils avaient failli repartir tout de suite. L’auteur de cette plaisanterie l’aurait payé cher, monsieur Shimura, me ferait-il remarquer. Par acquit de conscience, toutefois, ils avaient fouillé chaque pièce. C’est dans la dernière, la chambre aux tatamis…».
Mon avis :
Tiré d’un fait réel, cette histoire intrigue : comment un homme peut vivre pendant presque un an, sans se rendre compte qu’une autre personne partage son appartement ? Surtout que c’est un peu son refuge à Shimura-san. D’un côté, il se retrouve toute la journée au milieu des gens et de ses collègues, à travailler dans un open space où il semble bien anonyme au milieu de ses collègues, tous plus jeunes que lui et qui sortent régulièrement ensemble pour boire un verre. De l’autre, il y a chez lui. Cet endroit où il a ses habitudes, où il est lui, où il se sent protégé,… enfin, jusqu’à ce qu’il commence à observer ces minuscules détails qui lui font penser que quelqu’un est chez lui. Mais où et comment, alors que tout est fermé à clé ?
Et une fois cet autre découvert, on se rend compte que son chez soi, celui où l’on se sent bien, protégé, peut aussi être le chez soi de quelqu’un d’autre. Pas parce que son nom est sur un bout de papier, certifiant qu’il en est propriétaire ou locataire, mais parce que cet autre y a aussi vécu quelque chose, à un autre moment, une autre période. Et qui est-on alors pour remettre cela en cause ?
En cent pages à peine, tous les aspects de la solitude de ces deux protagonistes sont explorés : de la colère de celui qui se sent dépossédé à la honte de celui qui se sent mis à l’écart, de la compassion de celui qui dénonce au besoin de se justifier pour celui qui subit. Eric Faye nous livre une histoire dont il ne reste que l’essentiel. Le texte est dense, précis et ne perd jamais de vue cette drôle de rencontre qui nous amène à revoir notre notion de propriété. Un très, très bon moment de lecture !
Détails :
Auteur : Éric Faye
Editeur : Stock
Date de parution : 18/08/2010
108 pages
Tiré d’un fait réel, cette histoire intrigue : comment un homme peut vivre pendant presque un an, sans se rendre compte qu’une autre personne partage son appartement ? Surtout que c’est un peu son refuge à Shimura-san. D’un côté, il se retrouve toute la journée au milieu des gens et de ses collègues, à travailler dans un open space où il semble bien anonyme au milieu de ses collègues, tous plus jeunes que lui et qui sortent régulièrement ensemble pour boire un verre. De l’autre, il y a chez lui. Cet endroit où il a ses habitudes, où il est lui, où il se sent protégé,… enfin, jusqu’à ce qu’il commence à observer ces minuscules détails qui lui font penser que quelqu’un est chez lui. Mais où et comment, alors que tout est fermé à clé ?
Et une fois cet autre découvert, on se rend compte que son chez soi, celui où l’on se sent bien, protégé, peut aussi être le chez soi de quelqu’un d’autre. Pas parce que son nom est sur un bout de papier, certifiant qu’il en est propriétaire ou locataire, mais parce que cet autre y a aussi vécu quelque chose, à un autre moment, une autre période. Et qui est-on alors pour remettre cela en cause ?
En cent pages à peine, tous les aspects de la solitude de ces deux protagonistes sont explorés. De la colère de celui qui se sent dépossédé à la honte de celui qui se sent mis à l’écart, de la compassion de celui qui dénonce au besoin de se justifier pour celui qui subit. Eric Faye nous livre une histoire dont il ne reste que l’essentiel. Le texte est dense, précis et ne perd jamais de vue cette drôle de rencontre qui nous amène a revoir notre notion de propriété. Un très, très bon moment de lecture !
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Intrigant, c’est sûr… Je ne peux que le noter avec un sujet pareil ! (et si c’est bien écrit en plus)
Oui, très bien écrit et très intrigant… En tout cas, moi je n’ai pas pu résister longtemps quand la libraire m’en a raconté le début 😉
Kathel a tout à fait raison : un sujet très intrigant… Cela me donne envie d’aller voir ça plus près.
😉 Tu comprends pourquoi je n’ai pas resté quand la libraire a commencé à me parler du livre !
(ça DE plus près…)
Noté !!!
Avec une telle présentation, je suis obligé de le mettre dans ma LAL. Je ne peux pas résister, moi qui considère mon chez moi comme mon refuge et déteste toute intrusion, je sens que ça va me faire réfléchir !
Oui, pareil ! Chez moi, c’est important et je n’imagine pas retrouver un jour quelqu’un dans mon appart, surtout depuis plus d’un an. En même temps, chez moi ça serait quand même dur de se cacher. Quoi que dans le placard, au fond du couloir… je vais aller voir ça de ce pas ! 😉
Et un sujet intéressant. Je note.
Oui, note, il est vraiment très bien ce livre 🙂
Le sujet est original et m’intéresse mais une centaine de pages, cela fait vraiment court 😉
Mais justement ! En 100 pages tout est dit. C’est là que c’est fort ! On peut dire que c’est une grosse nouvelle ou un court roman, mais en tout cas, il est très très bien !
Ah il me tentait bien mais je ne savais pas quoi en penser, du coup maintenant je note 🙂
J’espère qu’il te plaira aussi 🙂
je viens de l’acheter et j’ai très envie de le lire
Bonne lecture alors ! On verra si tu fais partie du camps qui trouve qu’il a juste la bonne longueur (comme moi) ou celui qui pense que ce livre aurait mérité quelques pages en plus 🙂
je l’ai bien aimé ce petit roman court, épuré et concis. C’est un bon moment de lecture, agréable et surprenant Mais j’en aurai bien lu davantage également
Oui assez surprenant. Je ne suis pas sûre que cela puisse arriver dans nos maisons ou appartements. Mais on ne sait jamais…