Où on parle d’élevage de poulets en batterie, des États-Unis, du sens de la vie, de l’Autre Monde… Et une quantité d’autres choses encore !
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Après l’interview des éditions de Londres sur ce blog, ils m’ont proposé de découvrir leur premier roman contemporain.
La quatrième de couv :
C’est l’histoire de Gaspard et Léo, deux mecs un peu largués des amarres. Ils se rencontrent par hasard dans un restaurant à poulets, et se lient d’amitié. Le lecteur assiste à leur vie quotidienne, au passage un des portraits les plus réalistes de l’Amérique de la fin du Vingtième siècle, à leurs aventures féminines, sentimentales ou copulatrices, à leur apprentissage professionnel, à leurs beuveries, à leurs expériences avec des stupéfiants… Puis, au milieu du livre, ils tombent par hasard sur Lucien, ancien agent de la CIA à la retraite et alcoolique, qui leur sauve la vie, et leur révèle l’existence d’une plante ultramarine qui donne, selon Lucien, l’accès à l’Autre Monde.
C’est alors qu’une forme de scission comportementale s’opère entre les deux personnages principaux, puisque l’on découvre Léo, le caméo de l’auteur, qui s’adonne à une frénésie d’activité sexuelle, sûrement pour oublier, tandis que le narrateur Gaspard se passionne pour la disparition de Furtado et la plante ultramarine, et ce, tout en luttant avec ses pulsions animales qui le poussent dans les tendres bras de Lucy, jeune rousse pulpeuse et récemment pubère, laquelle s’est coupé un orteil par solidarité avec la cause noire nord-américaine. Gaspard convainc son ami Léo de partir vers le Pacifique, rêve des Européens depuis le Dix Huitième siècle, d’où le lien entre le titre éponyme et le surnom de l’auteur (maintenant, on comprend…).
Gaspard et Léo comptent ainsi percer le mystère de la disparition du nain Furtado, en l’occurrence leur employeur, non pas par fayotage professionnel de mauvais aloi pour un public français, mais pour mettre la main sur l’apoyotl, la plante donnant accès à l’autre monde, dans le but non déclaré d’y accéder, justement, à l’Autre Monde…Leur départ, planifié et sans cesse reculé, technique de l’auteur visant à écrémer, à faire le tri entre les lecteurs, est finalement précipité par un drame tardif, pour lequel l’auteur et l’éditeur déclinent toute responsabilité.
Mon avis :
Ok, donc vous avez lu le résumé ci-dessus et vous vous demandez quel livre complètement barré je vais encore vous présenter aujourd’hui, non ? Parce que autant être clair tout de suite, ce livre est aussi dingue que ce que son résumé en laisse penser. Si ce n’est même plus…
Déjà le narrateur n’est absolument pas l’auteur du roman. Ce qui au début est un peu déroutant. Parce que donc le narrateur est le disciple de l’auteur. Et l’auteur est l’un des personnages principaux. Sauf quand le narrateur prend un petit pousse-café ou s’il est occupé par des affaires un peu plus… Intime. Dans ces cas-là, l’auteur reprend la main sur l’écriture. Ça va? Vous me suivez jusque là?
Bon parce qu’il y aussi la dénonciation de l’élevage des poulets en batterie, et quand on sait que nos deux compères travaillent dans un ersatz de McDo il y a de quoi rire. L’auteur en profite aussi pour égratigner au passage la société américaine, tout en nous livrant une intrigue bien ficelée et en tentant même de nous donner des indications sur le sens de la vie… Et surtout, on découvre l’apoyotl. « L’apoyotl ? Un hallucinogène aux pouvoirs psychotropes si puissants que l’on dit que…après en avoir bu, on s’en va pour… » Pour l’Autre Monde… Celui où, donc, se trouve Furtado, le patron disparu de notre narrateur et de l’auteur…
Vous êtes toujours là? Si oui, je vous dirais pour conclure que si vous aimez le barré, ce livre est pour vous. D’ailleurs moi j’attends maintenant la suite des aventures de nos deux compères. Et si vous ne comprenez pas grand-chose à tout ce que je viens de vous dire, je laisse le narrateur/auteur de ce roman vrai vous expliquer sa logique à lui : « Lecteur, ce qui vous semble avoir peu de sens n’est pas nécessairement illogique. C’est juste une logique qui nous dépasse, une logique dont les règles ne sont pas encore explicites. Appelons cela une révolution quantique de la littérature ? »
Extrait
Lire un extrait sur le site de la maison d’édition.
Un extrait a été publié dans l’extrait du mardi.
Détails :
Auteur : Comte Kerkadek
Éditeur : Les éditions de Londres
Date de parution : 2012
163 pages
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moi, en tout cas, me voilà convaincue!
On dirait que j’arrive à te convaincre à tous les coups en ce moment 😉
As-tu réussi à redescendre dans notre univers cartésien après cette lecture ?
Ça a été difficile, mais la descente s’est passée en douceur 😉