Habeas Corpus - Victor BoisselJe n’ai pas pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre, alors qu’il y avait le potentiel pour en faire quelque chose d’intéressant. Dommage.

La quatrième de couv :

La jeunesse et la beauté, deux richesses qui d’ordinaire ne font que se dissoudre dans le temps. Mais dans le monde où vit Edgaar Finker, la jeunesse et la beauté forment la monnaie avec laquelle on rémunère ceux qui accomplissent de grandes choses.

Un monde idéal, à bien des égards, un monde sans pauvreté, ni crime, ni police, un monde où le bonheur du plus grand nombre est la préoccupation de chaque instant. Or un jour une main meurtrière frappe et une victime tombe. L’impensable est commis. Un meurtre. Il n’existe ni méthode ni institution pour l’élucider.

Edgaar Finker, le fonctionnaire qui a découvert le corps, se voit chargé de l’enquête. Il s’engouffre alors dans un dédale d’aventures qui lui révèleront les entrailles de ce monde à la plastique irréprochable.

Mon avis :

Parfois un livre attire par un bon pitch et une approche intéressante d’une problématique. C’est ce qui m’a séduit au premier abord dans cette dystopie: la beauté et la jeunesse comme approche centrale d’une société, une population maintenue dans l’ignorance des rouages de la société dans laquelle elle vit, un monde sans violence, du moins en apparence… Dans cette société là, il est possible de se racheter un nouveau corps, de quitter mari et enfants pour poursuivre une nouvelle vie sous une nouvelle apparence. Dans cette société là, on ne travaille pas, on joue du matin au soir, jusqu’à s’abrutir et endormir toutes sensations. Alors oui, le pitch était attirant. Mais…

Parce qu’il y a un mais. Le fond de l’histoire est gâché par un style beaucoup trop lourd. Trop d’adjectifs, trop d’adverbes ou de tournures de phrases répétitives venant souvent enfoncer un clou qui aurait pu se maintenir tout seul. Trop souvent aussi l’impression que l’auteur se regarde écrire avec satisfaction, alors qu’un texte plus resserré aurait eu nettement plus d’impact. Ici on se perd, on erre dans les méandres des pensées et des aventures des uns et des autres, sans nécessairement faire le lien avec le tout.

Et puis il y a ces petites choses qui font grincer des dents, parce qu’inadapté à mon sens. Des mots utilisés de manière inappropriée (L’auteur nous parle à un moment d’un personnage qui «transhumait lentement dans toute la longueur de son bureau» ou qu’on «pouvait voir la civilisation l’abandonner de l’intérieur» en parlant de l’un de ses personnages), des bouts tout droit sortis d’un mauvais Harlequin (pardon pour ceux qui aiment les Harlequin) («Camélia se voulait tranchante, elle voulait que ses mots et ses regards découpassent Basile en tranches fines, elle voulait que ses larmes attisassent le feu de ses plaies, elle voulait voir Basile se décomposer dans le bain infect de son ignominie.») et surtout, surtout, l’utilisation de cet imparfait du subjonctif à tout bout de champ. La plupart du temps de manière inappropriée selon moi. Et qui vient encore alourdir un texte déjà bien chargé.

En bref, je n’ai pas pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre. Perturbée par les points ci-dessus et une histoire qui finalement se tire en longueur, alors qu’il y avait le potentiel pour en faire quelque chose d’intéressant. Dommage.

Extraits

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Détails :

Auteur : Victor Boissel
Éditeur : /
Date de parution : 2015

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