Premier roman d’Estelle Nollet, celui-ci faisait partie de la rentrée littéraire 2009. Aucune fausse note: des personnages attachants, des paysages du bout du monde et la culpabilité en toile de fond.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Delphine l’a proposé en livre voyageur il y a quelques temps. Et après avoir relu sa chronique, ça m’a donné envie de le découvrir. Et puis aussi parce que j’adore le titre ! Merci pour le prêt Delphine !
La quatrième de couv :
Un hameau perdu en plein désert. Deux boutiques, l’épicerie de Monsieur Den et le café de Dan où tous les soirs les paumés qui y végètent se retrouvent et éclusent au comptoir.
De ce pays, personne ne peut sortir. Willie, 25 ans, y est né et ne connaît rien d’autre. Mais vient le jour où il se pose la question fatale de leur emprisonnement et rien ne sera plus comme avant.
Un premier roman au climat étrange et pénétrant par son évocation de personnages déchus, au bout du rouleau, ou d’innocents magnifiques dans un nulle part aride, implacable et ordinaire, proche de l’imaginaire du Caldwell de la Grande Dépression, ou du Mc Carthy de la Route.
Mon avis :
Imaginez que vous êtes prisonniers de votre village. Littéralement prisonniers. Prendre la route qui vous emmène en dehors de la ville ne fera que vous ramener sur vos pas. Tenter une échappée par la montagne ne vous ramènera qu’à votre point de départ. Retourner toutes les pierres, explorer le moindre trou, la moindre grotte, ne vous apportera toujours aucune réponse quant à la porte de sortie pour rejoindre le monde, la vie… C’est ce qui arrive à Will et ses amis. Piégés pour diverses raisons au milieu de nulle part, ils ne leur restent plus que le seul bar du coin pour oublier leur condition étrange. Étrange, car ils réceptionnent bien des vivres, des outils, des bêtes, de la boisson, grâce à des camions. Et les conducteurs n’ont, eux, aucun problème pour repartir. Alors pourquoi certains sont bloqués là depuis des dizaines d’années ?
C’est la question que se pose Will, qui est le seul à être né ici. Enfin, pas tout à fait le seul, puisqu’il y a aussi Doug. Mais, un peu « différent », son plus grand hobby est de creuser des trous. Tout le temps, partout. Alors Will, qui a perdu ses parents dans l’incendie de leur maison, va commencer à interroger toutes les personnes qui vivent là, afin de découvrir comment elles sont arrivés là, quels sont leurs points communs, leurs histoires. Et, tout doucement, il va finir par comprendre ce qui les relie toutes entre elles… Et pourquoi ils se retrouvent tous bloqués au milieu de nulle part.
Une fois commencé, on ne lâche plus ce livre. Et ce n’est pas seulement pour découvrir pourquoi ces hommes et ses femmes sont prisonniers de ce village, mais parce que les mots d’Estelle Nollet nous porte bien loin. Tellement loin même qu’on a du mal à croire que c’est un premier roman. Les paysages rappellent certains auteurs américains. Les personnages sont attachants, malgré leurs travers. Et elle nous offre, en plus d’une belle histoire, une belle réflexion sur la culpabilité, les choix qu’on a tous à faire et à affronter, le pardon (pour soi-même et pour les autres) et sur la volonté. Aucune fausse note !
Extraits :
Un premier extrait de ce livre a été posté dans l’extrait du mardi.
Qu’est-ce qui se passe maintenant ? Je n’en étais pas sûr.
«Je crois qu’il suffit tout bonnement d’aller au bout de la route, au fameux virage… Par là où vous êtes arrivés. A l’exact endroit par où vous n’avez jamais pu sortir.»
Détails :
Auteur : Estelle Nollet
Prix : Prix littéraire du premier roman de Chatou, Prix Obiou de l’association Animation Développement Tourisme, Prix Emmanuel-Roblès, Prix Biblioblog 2010
Editeur : Albin Michel
Date de parution : 08/09
328 pages
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Ta critique m’aurait donné envie de le lire !
Merci beaucoup de l’avoir fait voyager. J’étais passé à côté au moment de sa sortie et ça aurait été dommage de ne pas le lire ! Heureusement qu’il a réussi à continuer sa route finalement, ça aurait été dommage pour les suivantes !
Je l’avais remarqué lors de sa sortie et il me tentait énormément.Mais je vois qu’il tarde à sortir en poche. Bien dommage parce qu’avec ton article et tes supers commentaires « On ne le lâche plus » et « Aucune fausse note » . Je ne pourrai pas attendre encore très longtemps.
Moi je suis totalement passée à côté quand il est sortie. C’est grâce à Delphine que j’ai pu le découvrir. J’imagine qu’il ne devrait quand même tarder à être disponible en poche, étant donné qu’il est sortie en août 2009…
Je l’avais remarqué à sa sortie, et retenu ce titre étrange… il me fait un peu penser à un roman sud-américain que j’ai lu… (attends, je cherche : L’autobus, d’Eugenia Almeida)
La question est maintenant : bibliothèque ou sortie en poche ? 😉
Ah, je ne connais pas ce livre. Il est bien ?
Sortie en poche s’il arrive bientôt et sinon bibliothèque s’il est disponible… Je sais, ça ne résout pas ton dilemme 😉
Ce livre a beaucoup voyagé avant d’arriver chez moi et je l’ai commencé hier ! J’avoue que ce très beau billet me conforte dans mon envie de ne pas le lâcher, tant l’écriture est violente, troublante, bref, si quelqu’un le veut, dès que je l’ai fini, voir avec Delphine pour que le voyage continue !
Merci Cathy pour ta persévérance…
Ah, mais quelle aventure pour arriver à faire parvenir ce livre à destination… J’ai bien cru que j’allais me battre avec la postière pour leur faire comprendre leur erreur ! Et quelle erreur, car, oui, ce livre mérite d’être lu. Et ce n’est quand même pas la poste qui allait nous en empêcher ! Bonne lecture en tout cas et n’hésite pas à venir nous dire ce que tu en as pensé !
Je t’imagine te battant avec la postière 😉
Le ton est monté assez rapidement quand elle m’a demandé de repayer les frais de port. Alors j’ai changé de bureau de poste. Et là, je suis tombée sur un postier très compréhensif qui n’a posé aucun problème. Ouf !
Oui, si d’autres personnes sont intéressées, Asphodèle pourra leur envoyer après sa lecture.