Une nouvelle lecture numérique qui raconte le voyage d’un livre, d’une librairie vers un bouquiniste, ou comment vingt francs peuvent vous changer la vie.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Pour ma deuxième tournée de lectures numériques chez Bibliosurf, je suis tombée sur ce livre, parlant de Metz et d’une librairie, Géronimo. Né d’un échange sur le site publie.net, ce livre m’a tout de suite interpellé.
La quatrième de couv :
Qu’un livre, acheté il y a près de 20 ans, mais qui a décidé en partie de votre vie, soit définitivement associé à son prix, et au visage d’un libraire dont on n’aura même pas su le nom…
«Du coup, je me dis qu’en presque vingt ans (acheté en 1988, revendu en quelque chose comme 2007), le bouquin n’a parcouru que cinquante mètres, la distance nécessaire à une traversée de la rue…»
Mon avis :
Il y a longtemps, quand j’étais encore étudiante à Metz, il y avait une librairie, juste à côté de la faculté. Elle s’appelait Géronimo. Je passais (très) souvent devant, mais je crois n’avoir jamais poussé la porte. Daniel Bourrion y est entré, lui. Un peu gauche pourtant, «tu parles, fils de routier, tu ne rentrais pas dans une librairie comme ça». Avec vingt francs en poche, il demande un livre, un peu comme on commande un café et le libraire lui donnera L’occupation des sols de Jean Echenoz. «Le livre ne faisait que quelques pages, je l’ai lu dans le bus en rentrant chez moi […].» Revendu lors de son déménagement, car il allait devenir bibliothécaire, Daniel Bourrion n’a «jamais relu ce bouquin depuis cette période mais je l’ai jamais oublié. Jamais.» Et, se libérant du support, il ne garde que l’essentiel, le texte qui l’aura marqué pendant toutes ces années.
Ce sont ces souvenirs qu’il nous raconte ici, mélangé aux souvenirs du cars dans lequel il aura lu ce livre. Ces cars qui emmenaient les ouvriers vers les hauts-fourneaux ou, de l’autre côté du département, vers les mines. En plus de l’histoire intéressante de ce livre qui en presque vingt ans n’aura fait que traverser un trottoir, d’une librairie vers un bouquiniste, c’est une partie de ma région qui est là, en même pas vingt pages.
Pour répondre à la question de Daniel Bourrion qui figure dans ce livre, non, ce bouquiniste situé en face de Géronimo n’existe plus aujourd’hui, mais aucun doute que votre livre aura continué son voyage vers d’autres amoureux des livres…
Détails :
Auteur : Daniel Bourrion
Editeur : Publie.net
Date de parution : 31/10/2010
29 pages
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Bonsoir.
Merci de cette lecture – bien content que ces quelques pages plaisent.
D.
Petite précision : je ne suis pas devenu libraire, je travaille en bibliothèque (Bu Université d’Angers). Libraire, oui, peut-être, dans une autre vie un jour, ce serait bien.
Erreur réparée. Et bon courage alors pour la potentielle future librairie…
Géronimo, le libraire le plus mysogine à l’est de la France, a laissé sur le carreau les 3/4 de ses salariés.
Y’a ps que les mineurs qui vont aux prudhommes ou finissent en dépression, en Lorraine
On sourit à l’image de « gaucho » « socialo » « intelllo » qui était celle du co-fondateur, et pas de l’actuel autocrate phallocrate.
Pas d’avis sur le bonhomme – 19 frs est un fiction (ou presque)