Six petites nouvelles. Six petites nouvelles pour raconter les bouleversements qu’un évènement extérieur peut avoir sur chacun de nous. Petites par la taille mais certainement pas par la force qu’elles dégagent.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Après avoir lu La course au mouton sauvage du même auteur, je n’avais qu’une envie : continuer à découvrir l’univers de cet auteur. Et ce ne sera pas le dernier qu’on verra de Murakami sur ce blog. J’en ai déjà deux autres qui m’attendent !
La quatrième de couv :
Japon, 1995. Un terrible tremblement de terre survient à Kobe.
Cette catastrophe, comme un écho des séismes intérieurs de chacun, est le lien qui unit les personnages de tous âges, de toutes conditions, toujours attachants, décrits ici par Haruki Murakami. Qu’advient-il d’eux, après le chaos ? Séparations, retrouvailles, découverte de soi, prise de conscience de la nécessité de vivre dans l’instant. Les réactions sont diverses, imprévisibles, parfois burlesques… Reste que l’art de Murakami est de laisser entrevoir, avec une infinie délicatesse, la part d’ombre existant derrière les choses et les êtres, invitant le lecteur à y déceler le reflet de ce qu’il porte en lui-même.
Reconnu comme l’un des plus grands auteurs japonais contemporains, Haruki Murakami est traduit dans de nombreux pays. Aujourd’hui, la critique, unanime, s’accorde à voir en lui un futur lauréat du prix Nobel de littérature.
Mon avis :
Dès la première nouvelle on est pris dans le vif du sujet, avec ce couple qui mène une vie tranquille de couple trentenaire. Jusqu’au jour du tremblement de terre. Jusqu’à ce que la femme passe ses journées, muette, devant les images de ce chaos qui a dévasté Kobe. Même si elle n’a pas été touchée directement par l’évènement, car ni sa famille ni ses amis n’habitent dans cette région, elle ne peut détacher ses yeux de l’écran de télévision. Et puis elle part. On dirait un coup de tête vu de l’extérieur : une lettre retrouvée par le mari en rentrant du travail le soir ; toutes les affaires qui ont été déménagées dans la journée ; les papiers du divorce qui arrivent.
Un coup de tête en apparence seulement. Quiconque s’est retrouvé un jour collé aux informations lors d’évènements tragiques (et ce n’est pas ce qui manque dans notre civilisation ; des tremblements de terre aux attentats, de tsunamis aux catastrophes écologiques, …) sait qu’il y a un monde qui se joue à l’intérieur. On se pose des questions sur notre mode de vie, on remet en cause, on fait le point, on doute, on cherche une réponse ou des réponses, un but, un fil à suivre.
De ce couple qui se sépare à ce groupe de jeunes rassemblés régulièrement autour du feu de camp ; de Yoshiya parti à la recherche de son père à la spécialiste des maladies thyroïdiennes ; de Crapaudin, la grenouille géante venue sauver la ville d’un énorme tremblement de terre, à l’histoire de la galette au miel… Haruki Murakami nous donne comme fil rouge ce tremblement de terre bousculant un peu le fait qu’une cause infime peut avoir de grands effets, car ici c’est bien cette tragédie qui va plus ou moins conditionner le cours de la vie de nos héros ordinaires. Il nous dresse les portraits de personnages à fêlure, à la recherche d’un parent, d’une explication, d’un sens, d’un but, sans, heureusement, nous donner de réponses toutes faites. Nous incitant ainsi plus à découvrir de nous-mêmes les possibilités que peuvent offrir parfois les remises en question et les bouleversements.
Détails :
Auteur : Haruki Murakami
Editeur : 10-18
Date de parution : 07/02/2002
158 pages
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Un très bon recueil de nouvelles pour jauger si on est apte ou non à lire du Haruki Murakami. Ses thèmes centraux et névroses perpétuelles sont là, on a qu’à imaginer tout ce foutoir dans un roman virevoltant entre une réalité cadencée à un rythme de Jazz et un monde parallèle étrange où il n’y a aucune règle.
Un auteur incroyable qui mérite ce nobel de littérature lui filant régulièrement sous le nez.
Cordialement
Dicky le Canard
Du jazz ? Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr que d’associer Murakami au jazz. Mais peut-être aussi parce que ce n’est pas mon type de musique ! J’ai hâte d’être au prochain roman en tout cas !