Le titre Au secours Pardon résume assez bien ce que je pense de ce roman que j’ai eu beaucoup de peine à finir : on crie « Au secours » en le lisant c’est pour ça que l’auteur nous demande « Pardon » par avance !

La quatrième de couv :

Octave est de retour. L’ancien rédacteur publicitaire de 99 Francs porte désormais une chapka. Il erre dans Moscou, sous la neige et les dollars, à la recherche d’un visage parfait. Son nouveau métier ?  » Talent scout « . C’est un job de rêve. Octave est payé par une agence de mannequins pour aborder les plus jolies filles du monde.  » Messieurs, notre but est simple : que trois milliards de femmes aient envie de ressembler à la même. » Son problème sera de trouver laquelle. On pourrait croire que cette satire dénonce la tyrannie de la jeunesse et la dictature de la beauté. Ce n’est pas tout. Octave va à la rencontre de son Apocalypse : Lena, une adolescente de Saint-Pétersbourg, qu’il aimera pour la première et la dernière fois.

Au secours pardon raconte l’histoire d’un homme qui se croit libre comme la Russie, et qui va s’apercevoir que a liberté n’existe pas.

Mon avis :

Au secours Pardon c’est la suite de l’histoire d’Octave. Que j’ai adoré dans 99 Francs, le film. Le livre je l’ai lu, mais il y a très longtemps et je ne m’en souviens plus.

Octave donc qui repart dans ses délires et verse à outrance dans l’alcool, la drogue, les (très) jeunes filles, tout ça étant dû, bien sûr, à son métier. Et Octave parle de lui, de lui, encore de lui et (oh mon dieu !) toujours de lui.

La première partie encore est intéressante. On y trouve des thèmes comme :

  • l’oubli en tant que remède à de nombreux maux, oubli de sa propre histoire, de l’histoire de son pays ;
  • le formatage qui touche nos sociétés de consommation (formatage des visages qu’on nous donne à voir, des corps soi-disant parfaits, des biens à posséder pour être heureux) ;
  • la prédestination subie de part ses origines, son histoire familiale, la société dans laquelle on a grandie.

Mais sortie de là et de cette première partie, le reste devient vite épuisant. Ça tourne en rond avec ses confessions (donc à sens unique, bien sûr, Octave faisant les questions et réponses) auprès du prêtre qui, franchement, n’ont d’autres fonctions que de se regarder encore une fois le nombril. C’est plein de clichés aussi, d’une Russie riche, où il n’y a que des belles filles, de la drogue et du sexe à gogo.

Les seules fois où ses personnages ont droits à la parole, c’est dans des rapports de police rassemblés « après la catastrophe ». Sinon, du vivant d’Octave, il n’y a que lui qui compte !

Donc pour résumé, on lit la première partie et ensuite on saute directement à la fin pour le dénouement qui a le mérite d’être un tout petit intéressant (ou c’est juste parce que le reste est vraiment ennuyeux ?). Sur 325 pages, il ne vous reste que 120 pages à lire. Le reste c’est inutile, égocentrique et superficiel.

En même temps, j’aurais dû le savoir. Tout ça, c’est Beigbeder. C’est déjà très certainement pour ça que j’ai oublié 99 Francs, le livre. C’est aussi pour ces raisons que Windows on the World m’avait horripilée.

Pourquoi je continue à lire du Beigbeder donc ? Tout simplement parce que j’adore ses chroniques mensuelles dans Lire (enfin 90 % du temps). Alors, à chaque fois je me dis : « Allez, peut-être que cette fois sera la bonne ». Mais finalement non. La question est donc de savoir si j’ajoute son dernier roman à ma LAL ou pas. Des avis ?

Extraits

Un premier extrait de ce livre a été posté dans l’extrait du mardi.

« On n’hérite pas seulement d’un nom de famille et d’un peu de fric, on hérite des névroses, des privations, des dépressions non soignées, des frustrations non vengées. » p. 172

Détails :

Auteur : Frédéric Beigbeder
Editeur : France Loisirs (pour ma version)
Date de parution : 03/2008
325 pages

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