Un beau coup de cœur pour la découverte de Yasmina Khadra. On vibre, on espère jusqu’au toutes dernières pages magnifiques…

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

J’en avais beaucoup entendu parler par les blogs, entre autres. Puis, Dadi est arrivé et m’a donné envie de découvrir la littérature algérienne. Et enfin, Pimprenelle en a fait son auteur du mois. Alors, il est enfin sorti du fin fond de ma Pal. Retrouvez tous les articles sur cet auteur, sur le blog de Pimprenelle.

La quatrième de couv :

Algérie, dans les années 1930. Les champs de blés frissonnent. Dans trois jours, les moissons, le salut. Mais une triste nuit vient consumer l’espoir. Le feu. Les cendres. Pour la première fois, le jeune Younes voit pleurer son père.
Et de pleurs, la vie de Younes ne manquera pas. Confié à un oncle pharmacien, dans un village de l’Oranais, le jeune garçon s’intègre à la communauté pied-noire. Noue des amitiés indissolubles, françaises, juives : « les doigts de la fourche », comme on les appelle. Et le bonheur s’appelle Émilie, une « princesse » que les jeunes gens se disputent. Alors que l’Algérie coloniale vit ses derniers feux, dans un déchaînement de violences, de déchirures et de trahisons, les amitiés se disloquent, s’entrechoquent. Femme ou pays, l’homme ne peut jamais oublier un amour d’enfance…

Mon avis :

Younes a neuf lorsque la dernière richesse de son père disparaît: son champ. Celui qui allait enfin donner des récoltes merveilleuses qui sauveraient la famille de la ruine et des traites. Malheureusement, la nuit avant la moisson, le feu brûle tous leurs espoirs et il ne leur reste plus qu’à partir pour la ville, Oran. Alors que celle-ci faisait miroiter, de loin, sa splendeur, ils ne trouveront finalement qu’un logement au fin fond d’un bidonville, de petits boulots harassants et des escrocs en tout genre… Le père de Younes, travailleur acharné, fier et refusant d’être aidé par ses proches, se décidera, la mort dans l’âme à confier le petit Younes, 9 ans, à son frère pharmacien, afin de lui offrir la chance d’une éducation et d’une vie meilleure.

Younes devient alors Jonas, Germaine, la femme de l’oncle, étant catholique. Jonas va grandir entouré d’amour et d’amis, il ira à l’école, comme le souhaitait tant son père. Totalement intégré dans un milieu qui mélange des Français, des Algériens, des Italiens ou même des Juifs, Jonas se laisse porter, même s’il ressent toujours un tiraillement entre sa culture d’origine et celle d’adoption. Mais les événements s’enchaînent et vont le mettre au pied du mur : la Seconde Guerre mondiale déjà, la lutte pour l’indépendance de l’Algérie ensuite, mais aussi les tensions de plus en plus fortes au sein même de la petite communauté auparavant si soudée qui entourait Jonas.

Il y a dans ces pages des tempêtes qui balaient tout sur leur passage, comme des histoires d’amour impossibles, des amitiés compliquées, des prises de position impossibles. Il y a une Algérie belle, riche de plusieurs cultures et de ses origines. Mais il y a aussi une Algérie pauvre, qui peine à subvenir aux besoins des siens. Il y a les Algériens d’origine, qui tentent logiquement de reprendre leur indépendance et les Algériens d’adoption, qu’ils soient Français ou d’ailleurs, qui se sentent aussi chez eux dans ce pays qu’ils habitent depuis plusieurs générations parfois. C’est tout un pays, toute une époque qui vibre dans ce livre. Et on vibre avec, jusqu’à la toute dernière page tournée…

 

Détails :

Auteur : Yasmina Khadra
Editeur : Livre de Poche
Date de parution : 03/09/2009
438 pages

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