Neuf petites nouvelles comme un bonbon au bon goût sucré… qui se termine sur un goût acidulé, pour notre plus grand plaisir !

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Repéré chez La Plume Dilettante, elle a encore une réussi à me donner envie de découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Merci pour le prêt Anouchka !

La quatrième de couv :

Maurice Pons – sortilèges, vertiges et poisons – maison de méfiance depuis 1951, nous dit l’enseigne. Et les neuf sœurs, atrocement exquises, qui forment la ronde de ce recueil, rajouteront une étoile à la réputation de notre as en chausse-trappe, aiguillage sans issue et lucarne ouverte sur le grand Rien. Nul besoin, chez Pons, de convoquer l’horrifique brocante de l’effroi, tout s’y nourrit d’attente atroce – comme cette fenêtre, là-bas, qui ouvre sur le monde –, de dépit violent, celui de ce marin seul à fêter un amer Noël dans une ville en liesse, d’espoirs morts, propres à ces tribus migrantes, en route vers un supposé bonheur, de bijoux rampants, de coups d’archet vertigineux, de sonnettes fantômes et de rencontres nocturnes pour de labyrinthiques terreurs. Et le tout porté par un lyrisme exacte, un verbe tenu, sans faste ni bavures, qui pique où se hérisse la peur, incise où s’engouffre l’angoisse. Neuf mauvaises fées autour de votre réveil, neuf gouttes de sueur froide dans un plein bol de fièvre.
Mais qui donc frappe à la porte ? Quelle porte ?

Mon avis :

Voilà un livre avec lequel on se fait avoir : une couverture rose qui a l’air toute innocente, le mot « délicieuses » dans le titre, quoi que balancé par « frayeurs« , laisse supposer une histoire légère. Alors on y a tranquillement pour commencer ce livre. On se laisse porter par les histoires, comme racontées par une voix toute douce et soudain…

Et soudain ça dérape. Comme ça, sur une phrase, l’air de rien. L’instant d’avant tout allait bien. L’instant d’après, il y a comme un petit écart sur le côté, un peu en marge de la réalité. Et l’oxymore du titre prend d’un coup tout son sens. Dans ces neuf nouvelles on se laisse surprendre, à chaque fois, par cette fin, totalement inattendue, où le dénouement final tient souvent sur la pirouette de la dernière phrase.

Un exemple ? Prenons alors la première nouvelle, La Fenêtre. Quatre malades cloués à leur lit avec pour seul horizon quatre murs blancs et une fenêtre. D’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Que leur est-il arrivé pour se retrouver cloué au lit sans pouvoir bouger ? Tout ça, on ne le sait pas. Par contre, ce que l’on sait, c’est que l’un d’entre eux va pouvoir enfin accéder à cette fenêtre et pouvoir ainsi leur ouvrir un espace vers le monde. Et chaque jour, de son lit qui donne sur la fenêtre, il va conter à ses camarades de chambre le monde extérieur. Et leur permettre ainsi de s’échapper et vivre par procuration. Remis de ses problèmes, notre conteur quitte l’hôpital et cède donc la place à la fenêtre à un malade qui, lui, ne fera que pleurer en regardant au-dehors. C’est lorsqu’enfin le dernier des quatre malades accède à la fenêtre qu’il va comprendre. Car lui aussi maintenant voit ce qui a fait conter l’un et pleurer continuellement l’autre.

Mais que peut-il bien y avoir dernière cette mystérieuse fenêtre ? Il vous faudra lire le livre. Et attendre les toutes dernières lignes de cette nouvelle pour le savoir !

Extraits

Un extrait est disponible sur le site de Le Dilettante.

Détails :

Auteur : Maurice Pons
Editeur : Le Dilettante
Date de parution : 03/06
121 pages

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