Pour cette première chronique depuis près de six mois, il fallait au moins une belle plume qui porte de bout en bout….
La quatrième de couv :
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant » : ainsi commence La Petite Lumière. C’est le récit d’un isolement, d’un dégagement mais aussi d’une immersion. Le lecteur, pris dans l’imminence d’une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s’offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.
L’espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d’aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d’un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s’ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l’occasion d’un finale inattendu.
La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l’existence.
Mon avis :
Il est « (…) venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant ». Loin du premier village, où il va de temps en temps faire quelques courses, il semble fuir les hommes, fuir une vie urbaine trop tumultueuse. Au milieu de la nature, il contemple, se promène, écoute la vie sauvage qui s’agite tous les jours et toutes les nuits autour de lui, il vit, tout simplement, en osmose avec son environnement.
Mais un soir, il remarque cette petite lumière. « Chaque nuit, chaque nuit, toujours à la même heure« , elle s’allume de l’autre côté de la vallée. Alors il s’interroge: est-ce qu’il y a quelqu’un qui vit comme lui, isolé, de l’autre côté de la vallée? Est-ce qu’il s’agit d’un système d’éclairage qui aurait été oublié même après le départ des hommes? Est-ce qu’il pourrait s’agir d’une présence moins humaine? Ou due aux failles géologiques de ce bout de terre? Alors celui qui était venu s’isoler loin de tout va prendre la route pour en avoir le cœur net.
Il y a beaucoup de tumultes dans ce récit, entre la nature fragile et qui tremble sans cesse, les bruits de la campagne environnante qui sont omniprésents et puis cette lumière, qui vient agresser la monotonie de cette vie. Il y a beaucoup de tumultes, mais en même temps, il s’échappe de ce récit une grande douceur, de la bienveillance, et une sorte de paix intérieur, même si elle est fragile.
Au bout du chemin, une rencontre, la rencontre tellement inattendue qu’elle en est encore plus belle et plus douce. Et une belle plume qui nous porte de bout en bout…
Détails :
Auteur : Antonio Moresco
Éditeur : Verdier
Date de parution : 09/2014
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Bonjour tulisquoi, d’abord très contente de ton retour. Ce texte me semble beau. Le peu que je lis est bien traduit. Je note. Bonne journée.
Et son 2e roman traduit arrive pour la rentrée littéraire 🙂 Bonne journée et merci pour ton passage !