Pour aller avec le temps qui règne à l’est de la France, un livre qui se passe sur une île de la Baltique. Températures glaciales sur cette île, mais des personnages forts et un récit tout en retenu. Très beau moment de lecture.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Depuis sa sortie sur ma liste, car j’aime beaucoup cet auteur. Récemment, j’ai été un peu malade. Quand M. Tulisquoi est rentré est m’a vue allongé en pleine journée, il a pris ma petite liste pour m’offrir un livre… et il est revenu avec quatre livres. Dont celui-ci. (Note pour moi même: penser à être malade plus souvent ;))

La quatrième de couv :

Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique. À soixante-six ans, sans femme ni amis, il a pour seule activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. L’intrusion d’Harriet, l’amour de jeunesse abandonnée quarante ans plus tôt, brise sa routine. Mourante, elle exige qu’il tienne une promesse : lui montrer un lac forestier. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient de recommencer.

Mon avis :

Frederik a 66 ans et vit sur une île de la Baltique depuis plusieurs dizaines d’années. « Cet endroit était censé devenir ma maison de campagne. Pas cette espèce d’ultime bastion où je vis reclus. » La raison de cette retraite forcée du monde est une faute qu’il a commise et dont il a refusé d’assumer les conséquences. Alors il se cache. Un chat presque aveugle, un chien plus très jeune non plus, une fourmilière dans son salon et Jansson, le facteur, sont sa seule compagnie. Les seuls en tout cas qu’il laisse pénétrer dans ce qu’il appelle sa forteresse. Ses journées sont rythmées par l’arrivée du facteur, toujours à la même heure, qui vient échanger trois mots et voir s’il n’a pas attrapé une nouvelle maladie mortelle, ses repas, ses quelques pages de lecture, son puzzle et le moment où il creuse un trou dans la glace pour aller s’y plonger tout nu, un peu pour se rappeler qu’il est vivant. Il imaginait que sa vie allait se finir sur cette île, en suivant ce rythme immuable. Jusqu’au jour où il découvre une femme, son premier amour, sur son bout de banquise.

A partir de là, sa vie va être totalement chamboulée. Il avait fait une promesse alors qu’il était jeune et Harriet, son premier amour qui est sur le point de mourir, compte bien la lui faire respecter. Et sur la route pour atteindre cette promesse, ce lac forestier, il va devoir rendre des comptes sur ses actes passés, découvrir les secrets également de Harriet, faire face à sa faute passée, celle qui l’a envoyé sur ce bout de glace. Son monde jusque-là fermé va s’ouvrir peu à peu jusqu’à changer du tout au tout sa façon de penser et de vivre.

Alors que je connaissais surtout Mankell pour ses enquêtes de l’inspecteur Kurt Wallander, j’ai découvert un auteur qui sait aussi livrer un récit sensible, mesuré, tout en retenu. A travers cette histoire, il revient sur des personnages blessés, physiquement et psychologiquement, qui cherchent en eux la force de surmonter un handicap et d’en faire quelque chose de positif. Sans verser dans le pathos, il nous livre des personnages attachants, forts et qui assument un manque, qui sont même arrivés à le transformer pour en faire une force et permettre ainsi de créer ou recréer un lien. Et finalement, peut-être, ces personnages sont-ils encore plus forts avec ce manque.

Détails :

Auteur : Henning Mankell
Traducteur : Anna Gibson
Editeur : Points
Date de parution : 10/02/2011
384 pages

Le livre part chez Delphine. D’autres volontaires ?

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