Les incendiés - Antonio MorescoAntonio Moresco nous amène, le souffle coupé, aux confins de l’amour et de la liberté. Fort, fort, fort !

La quatrième de couv :

Un homme décide de fuir la sombre et douloureuse gangue qui lui tient lieu d’existence. Il renonce à tout.

Après une longue errance en voiture, il finit par trouver refuge dans un hôtel au bord de la mer où il vit caché.

La touffeur de l’été enflamme l’air. De petits feux explosent, çà et là, au long de la côte. Une nuit, un épouvantable incendie menace l’hôtel. L’homme parvient à se sauver sur une falaise désertique d’où il observe le terrible spectacle. Soudain, une femme aux dents d’or aussi merveilleuse que mystérieuse apparaît dans son dos, lui murmure que c’est pour lui qu’elle a incendié le monde et, avant de disparaître, lui demande s’il veut brûler avec elle. Obsédé par cette rencontre, il se lance à sa recherche.

Les Incendiés est une épopée moderne, un récit intense sur la férocité de notre temps, sur l’amour et la liberté.

Mon avis :

On ne connait pas son nom. On ne connait pas son métier. On sait simplement que c’est un homme au bout du rouleau. «En ce temps-là, j’étais complètement malheureux. Dans ma vie j’avais tout faux, j’avais tout raté. J’étais seul. Je l’avais compris tout à coup, par une nuit de pluie battante où je n’arrivais pas à dormir, et ça m’avait anéanti. Il n’y avait pas de liberté autour de moi, il n’y avait pas d’amour. Tout n’était qu’aridité, asservissement, vide, la vie ressemblait à la mort.» Alors il part s’isoler en bord de mer, dans un hôtel où il n’adresse la parole à personne et ne semble même pas voir ce qui se passe autour de lui.

Et puis le feu signe un emballement dans sa vie. Le feu qui dévaste tout autour de son hôtel et envoie tous les pensionnaires se réfugier sur un promontoire rocheux. Et qui met sur son chemin cette femme sublime aux dents d’or et qui lui murmure « Regarde… J’ai incendié le monde pour toi ! » Mais une fois le danger écarté, il n’arrivera pas à la retrouver parmi les autres clients. Commence une quête effrénée à la recherche de celle qui lui a redonné goût à la vie.

Alors qu’il arrive enfin à retrouver la femme aux dents d’or, on assiste, complètement sonné, à une explosion de violence, de sexe et d’amour. On entre dans un monde où la démesure est la norme. L’auteur nous entraîne dans un récit à la limite du fantastique, où la frontière entre le monde des vivants et des morts n’est plus tout à fait celle que nous connaissons. Et Antonio Moresco nous amène, le souffle coupé, aux confins de l’amour et de la liberté. Fort, fort, fort !

Extrait

Lire le début.

C’est difficile à faire comprendre avec des mots. Ça ne vous est jamais arrivé de rencontrer une personne inconnue, dans un moment de la vie où vous n’étiez plus présents à vous-mêmes, où vous ne coïncidiez plus avec vous-mêmes, et d’éprouver pour elle un bouleversant sentiment de proximité et de fusion, comme si pendant un instant s’était ouverte, on ne sait où, une fissure qui vous a fait voir une réalité complètement différente, que vous aviez sous les yeux mais que vous n’arriviez pas à voir jusqu’à l’instant d’avant ?

Détails :

Auteur : Antonio Mores
Traducteur: Laurent Lombard
Éditeur : Verdier
Date de parution : 08/2016

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