Dans une vitrine, des mannequins nus. Des ventres plats, des sexes absents. Des corps en plastique qui sonnent creux. Mon ventre restera vide. Elle sentira le bébé bouger. Ma mère se réjouira. Les conversations sur les prénoms dégorgeront de ma bouche. Je sourirai…
Je quitte la ville sans chercher mon chemin. L’étendue de champs est nauséeuse. La route est déserte. Pas de regard à croiser. Moi ou rien c’est pareil. Mon corps abandonné. Ma chair ne connaîtra pas la souffrance de mettre au monde. Leur bonheur m’étouffera. Ma gorge restera nouée.
Ventre vide – Audrey Gaillard
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