Viens donc Jules, disait au bout d’un moment un buveur raisonnable, ne réveille pas les morts, ils ont bien trop de choses à faire, sers-nous donc une tournée…Et Grand-père quittait son piédestal, un peu tremblant, emporté sans doute par le souvenir de cette femme qu’il avait si peu connue, si peu étreinte, et dont la photographie jaunissait au-dessus d’un globe de verre enfermant une natte de cheveux tressés qui avaient été les siens, et quelques pétales de roses à demi tombés en poussière. Il saisissait une bouteille, prenait son vieux torchon à carreaux écossais et, lent comme une peine jamais surmontée, allait remplir les verres des clients.
Le Café de l’Excelsior – Philippe Claudel
Cette chronique a déjà été lue 3960 fois.
J’aime beaucoup cet auteur. Celui ci fait partie de ma LAL, j’ai bien souvent souvent failli l’emmener avec moi… Mais je lirais peut-être d’abord « Meuse l’oubli » qui est sur ma PAL. Mais ça n’a pas l’air d’être un modèle de joyeusetés. J’ai hâte de lire ton avis
Bonne soirée
Je ne sais pas pour Meuse l’oubli, mais ce texte n’est pas triste. Enfin, si quelque part, oui, mais l’écriture est tellement belle que c’est une lecture qui fait du bien 🙂
Claudel est mon auteur contemporain français préféré et non ce n’est pas parce qu’il est Lorrain 🙂 (enfin si peut-être…)
Le café de l’Excelsior est encore plus beau dans sa version des éditions la Dragonne avec les photos !!
Un peu partisane Fleur ? 😉 C’est vrai que c’est un très beau texte. Je ne savais pas qu’il existait une version illustrée. J’ai trouvé mon exemplaire en Livre de Poche ce dimanche lors d’une brocante…
J’aime beaucoup ce roman. Un billet en parlera bientôt chez moi. Quelle plume!
Tu m’étonnes. Ce texte est vraiment très très beau !
(en fait je parlais de Meuse l’oubli, le narrateur a perdu sa femme)
Ah oui, effectivement, pas drôle du tout ça…