Le monde tournait ainsi. Il fallait des capitaux énormes pour tous les pays en développement et quant aux pays déjà développés, ils étaient pris d’une outrance de consommation qui s’alimentait à la dette. Les salaires étaient faibles, l’offre immense : tout le monde achetait à crédit. Le monde entier était sous perfusion de crédit, sans rien pour payer d’ailleurs, mais cela ne changeait rien, il fallait que la roue tourne et tourne encore, jusqu’à ce que tout explose. Et les gens qui étaient au cœur du crédit vibraient du mouvement de la roue, saisis d’une frénésie d’autant plus ivre que dans l’univers des courtes vues et des grosses fortunes tout pouvait s’écrouler du jour au lendemain.

Combien ? A partir de quelle somme pouvait-on se sentir indestructible ? A partir de quand l’orgueil de la démesure pouvait-il vous saisir ?

La fortune de Sila – Fabrice Humbert

Cette chronique a déjà été lue 6513 fois.

%d blogueurs aiment cette page :