Une nouvelle collections Mauvais Genres, inaugurée avec un texte dur, sombre et violent, autant dans le fond que dans la forme !
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Bibliosurf, vous connaissez ? Libraire en ligne depuis 2007, Bernard Strainchamps se lance désormais aussi dans l’édition numérique avec publie.net et animera désormais la collection Mauvais Genres. Pour plus d’informations, c’est par ici. J’ai pu découvrir les deux premiers livres de la collection avec Petite mort sortie Rambuteau et Carnet rose (à venir très bientôt). Depuis, un troisième c’est déjà ajouté à la collection…
La quatrième de couv :
Comme d’hab chez Marc Villard, ça flingue et ça se drogue très dur dans Petite mort sortie Rambuteau. Et bien sûr, il y a mauvaise donne.
Le thème, c´est le monde de la nuit. Et la rencontre entre un instrument percuté (Dan, le flic perdu qui tourne au speed) et un instrument percutant (Oscar, le batteur de jazz tombé des étoiles filantes dans la rue). Points communs, une princesse de la nuit et un certain goût pour la descente.
Le phrasé est court, très maîtrisé, la mélodie donne froid dans le dos.
A lire les yeux fermés. Marc Villard est un soliste rare de la nouvelle noire.
«Rue du Roi-d’Alger. Trois étages. Réponds, petite, je suis mal. Je frappe dix mille fois à cette porte de merde. No way. Cinquième sous-sol des Halles. Mes baguettes et mes sourdines. Dans les baffles à Tony: A Love Supreme par Coltrane. La nuit est innombrable.»
Mon avis :
Dan est flic. Mais surtout, Dan est drogué, à bout, sur le fil. Marié et père, son obsession c’est pourtant Joss, une prostitué qu’il a dans la peau. Et son métier aussi, qu’il envisage de façon un peu extrême. Oscar, lui, est musicien. Drogué aussi, il erre de club de jazz en en bouiboui pour essayer de trouver un petit contrat et pouvoir continuer à assouvir son vice pour l’alcool et la drogue. Un meurtre. Un meurtre de plus pour les flics, mais le meurtre qui va faire basculer Dan, car c’est Joss cette fois qui a été assassinée. Et les routes de Dan et Oscar vont se croiser. Certainement pas pour le meilleur…
Ce n’est pas une promenade de santé que nous emmène faire Marc Villard. Récit court et sombre, noir comme une nuit sans lune. Les phrases claquent comme des lumières stroboscopiques. On fait l’économie de mots et ne reste que l’essentiel, ceux qui permettent d’exprimer un besoin primaire et immédiat. Le reste est superflu dans ces bas-fonds où la pensée cohérente ne semble pas possible, tant la fatigue est grande, la lassitude présente et l’espoir inexistant.
Ce type d’histoire ne correspond peut-être pas à ce que j’aime lire habituellement dans le style policier. Mais cette économie des mots agit comme un coup de poing qui laisse à peine le temps de reprendre son souffle. Violent dans le fond et dans la forme, dur et sans espoir. Vous voilà prévenus…
Extraits :
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Détails :
Auteur : Marc Villard
Editeur : Publie.net
Date de parution : 12/10
67 pages
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Je connais bien le quartier du métro Rambuteau, est-ce dans ce coin de Paris que se déroule l’histoire ? Le style d’écriture, bien particulier, on doit adorer ou détester…
J’imagine que oui, mais je ne connais pas vraiment les stations de métro à Paris. Pour l’écriture, oui, c’est du brut. Donc effectivement, on aime ou pas, mais ça marque en tout cas !