Plop. Ce nom restera longtemps dans votre tête, aussi entêtant que le bruit de l’eau qui goutte. Un roman sombre et sans espoir !

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Comme pour Le simulacre du printemps, ce livre a été mis en avant à La cour de grands et je ne connaissais pas la maison d’édition.

La quatrième de couv :

Plop ! C’est le bruit qu’il a fait en tombant dans la boue.

Plop. C’est le nom dont on l’affublera désormais au sein de la tribu.
Le Groupe qui l’accepte évolue dans un monde d’après: déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante.
Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou.
C’est son histoire, affolante et inquiétante, que Rafael Pinedo, météorite des Lettres argentines, nous conte dans ce roman cru et sauvage, picaresque et futuriste.
Mieux qu’une provocation, un livre impitoyable.
Plop…

Mon avis :

La planète est inhospitalière : la nourriture est devenue rare, la seule eau encore potable est celle qui tombe du ciel, la loi du plus fort règne partout et le déplacement en bande est recommandé pour survivre. Et même dans ce cas-là, rien n’est garanti. Faiblir, vieillir, être à la traîne ou encore être enceinte, par exemple, expose la personne concernée à devenir un recyclé, comprenez quelqu’un qu’on tue pour se nourrir… Ce qui a conduit à cette situation, on ne le sait pas, mais il semble que partout où errent ces hommes et ces femmes, le décor est le même, les conditions de vie aussi.

C’est sur cette planète que naît Plop. Abandonné par sa mère dès la naissance, car il risquait de faire d’elle une recyclée, il sera recueilli par la vieille Goro, une des seules personnes âgées tolérées. Prénommé Plop à son dixième solstice, il doit son nom au bruit qu’il a fait lorsqu’il est sorti du ventre de sa mère et qu’il est tombé directement dans la boue qui recouvre toute la planète. Petit gamin attachant au départ, il va très vite se distinguer des autres. Dans son monde où l’individualité prime, il va rapidement comprendre comment utiliser les autres afin de gagner en pouvoir et en qualité de vie. C’est avec la femme du Commissaire général qu’il va commencer son ascension : dans ce monde apocalyptique, utiliser quelqu’un revient, également, à avoir des relations sexuelles avec lui. Pas d’amour en jeu, on assouvit des besoins, on utilise pour cela une personne du sexe opposée, ou pas, afin d’obtenir une satisfaction partielle.

Alors que La route (paru bien après ce livre) ouvrait des possibilités et laisse entrevoir des relations fortes, Plop ôte tout espoir d’amélioration. Dans ce monde, la notion de famille n’existe plus, les liens amicaux sont marginaux, l’individualisme prime sur tout le reste. Et même si la littérature est encore représentée par quelques pages volantes que seule une poignée de personne savent encore lire, la destinée de cette civilisation est personnifiée par Plop. Alors qu’il aurait pu représenter la nouvelle voie et développer une nouvelle manière de vivre, il se laissera dépasser par la folie du pouvoir, condamnant ainsi ses compagnons de voyage à poursuivre leur vie misérable… Sombre et violent, ce roman ne laisse aucune place à l’espoir.

Extrait :

Feuilletez le début du livre sur le site des éditions de l’Arbre vengeur.

Détails :

Auteur : Rafael Pinedo
Traducteur : Denis Amutio
Prix : Prix Casa América 2002
Éditeur: Arbre vengeur
Date de parution : 25/01/2011
171 pages

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