Le temps d’un roman Françoise Sagan est à nouveau en vie pour sortir un jeune homme de sa vie toute tracée. Un premier roman intéressant si ce n’est un petit bémol final.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

C’est la maison d’édition qui m’a contactée directement pour me le proposer. Une nouvelle maison d’édition numérique donc, qui vient tout juste de voir le jour. L’histoire me semblait intéressante. Aussitôt la proposition acceptée, aussitôt le livre envoyé par email. Merci aux éditions LC Editions !

La quatrième de couv :

« Tout avait pourtant bien commencé. Notre rencontre avait été chaleureuse, et rapidement elle était devenue ma meilleure amie. Alors, comment en suis-je arrivé là ? »

Grégoire est un garçon issu d’une famille de la bourgeoisie parisienne. L’argent entre les mains de certains n’aide pas forcément à se divertir jusqu’au jour où, une rencontre… Pour fêter son anniversaire, sa sœur, Valentine, organise une soirée dans un lieu de nuit branché de la capitale. Grégoire s’ennuie. Ses yeux se portent sur une femme qui semble partager la même humeur que lui, alors, il l’aborde. C’est un peu plus tard qu’il apprend qu’il s’agit de Françoise Sagan, en chair et en os. Non elle n’est pas morte !
Grégoire est fasciné par cette femme, par sa vie et son talent. Il va tout faire pour lui ressembler, mais il se rendra compte qu’avoir Sagan comme héroïne est plus risqué qu’il n’y paraît.
À travers des faits réels de la vie de l’écrivain et d’autres, inventés, c’est une Françoise Sagan fantasmée qui transparaît. Elle est ici la fille d’André Malraux et de Louise de Vilmorin, écoute Amy Winehouse en boucle et milite pour la victoire de Barack Obama.

Avec ce premier roman, David Batov nous entraîne entre Paris et Deauville. Il nous livre une Françoise Sagan redoutable, enseignant la vie, sa vie, à un jeune homme naïf tout juste sorti de l’adolescence, avec en toile de fond le whisky coulant à flot et les volutes de fumée de cigarettes.

C’est un premier roman sur l’admiration, sur la tentation de l’écriture, un roman d’apprentissage (sous) acide.

Mon avis :

Grégoire est jeune, riche, beau et suit le parcours tout tracé de son père pour devenir un grand financier. Une vie parfaitement bourgeoise, une faculté bien comme il faut, des amis ennuyeux au possible… Il ne lui manquait donc qu’une petite impulsion pour, à 18 ans, commencer enfin à se rebeller et à profiter de sa vie. Cette impulsion sera Françoise Sagan. Non pas un de ses livres, ses parents ne lisant pas du tout ce genre de littérature, la trouvant subversive, mais Françoise Sagan elle-même.

Il ignore totalement qui est cette vieille femme qui lui propose d’aller boire un verre dans un endroit où on s’amuse, mais, avec elle, il va pour la première fois se sentir vivant. C’est avec elle aussi qu’il va pour la première fois accepter le fait d’être homosexuel. Et faire l’école buissonnière, jouer au casino, partir en week-end, rouler en Aston Martin à fond sur l’autoroute pour se sentir vivant, découvrir la littérature… Finalement, c’est ses études de finance qu’il décidera d’abandonner pour se lancer, lui aussi, dans l’écriture. Mais bien sûr, on ne devient pas Françoise Sagan simplement parce qu’on le décide…

Même si je ne connais pas vraiment la vie ou les livres de Françoise Sagan, l’image qu’en donne ce livre est assez conforme à l’image que j’en avais. Rien de vraiment étonnant quand on sait que l’auteur venait de terminer l’œuvre intégrale de Sagan au moment de poser les premières phrases de ce premier roman. Les personnages sont attachants et l’histoire se déroule au rythme endiablé des kilomètres avalés entre Paris et Deauville par nos deux héros. Grégoire se révèle avide de découvertes, de rencontres, de littérature, jusqu’au jour où l’élève s’imagine pouvoir dépasser le maître. Et c’est à ce point précis de l’histoire que le style devient un peu moins fluide, que l’action semble moins réaliste et où l’auteur cède peut-être à un procédé narratif un peu facile quand on fait ressusciter, le temps d’un roman, une personne disparue.

Mis à part ce bémol, ce livre m’aura donné envie de découvrir Françoise Sagan, peut-être avec Bonjour tristesse, le livre qui aura fait découvrir l’auteur à Grégoire.

Extraits :

Lire un extrait sur le site.

Détails :

Auteur : David Batov
Editeur : LC éditions
Date de parution : 08/12/10
180 pages

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