Voyage dans un pays fantastique où les lucioles ont un prénom et les écureuils complotent contre les humains.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Camille, des éditions Naïve, m’a gentiment proposé de découvrir leur catalogue en choisissant un titre. Lorsque j’ai vu cette couverture, ça m’a rappelé qu’un film en avait été tiré et que je n’avais eu l’occasion ni de lire le livre, ni de voir le film. Mon choix a été fait. Merci aux éditions Naïve !

La quatrième de couv :

Bientôt le pré s’est illuminé çà et là de brefs éclairs, à la fois vifs et doux, qui répandaient une phosphorescence couleur citron. Les lucioles étaient arrivées, comme l’avait prédit mon père, et je les ai contemplées bouche bée, émerveillée, les lèvres sèches et les mains glissant avec impatience sur le devant de ma robe. […] « Moi c’est Jeliza-Rose », j’ai dit, assise en tailleur, en faisant de petits bonds sur place.

Jeliza-Rose a quitté Los Angeles pour une ferme décrépie du fin fond du Texas en compagnie de son père, un ex-rockeur héroïnomane. Livrée à elle-même, la fillette explore les alentours. De rencontres singulières en inquiétantes découvertes, elle plonge dans un monde où les trains deviennent des requins, où les écureuils se prennent pour Spiderman et où des Hommes des Marais prennent vie à la nuit tombée…
Mélange d’Alice au pays des merveilles et de Psychose, ce roman happe le lecteur, guidé dans un univers psychédélique par Jeliza-Rose. L’écriture lumineuse de Mitch Cullin donne magistralement vie à cette peinture désenchantée de l’Amérique, où le plus beau des cauchemars est aussi le pire des rêves.

Mon avis :

Anouchka disait il n’y a pas longtemps, qu’elle aimerait voir les couvertures des livres en plus grand chez moi. Pour les mettre en valeur. Et aujourd’hui, avec ce livre, je suis tout à fait d’accord avec elle.

Je ne sais pas ce que vous en pensez. Moi j’accroche. Totalement. C’est typiquement le genre de visuel qui me donne envie d’approcher un livre, de le regarder, de l’admirer et de l’emmener avec moi pour découvrir l’histoire qu’il a à me raconter. Une couverture comme ça, c’est un monde qui se crée dans la tête avant même d’avoir lu les premières lignes. C’est une façon d’aborder l’histoire qui est conditionnée par l’interprétation qu’on en fait. Et qui dans ce cas, colle parfaitement à l’univers des personnages.

Jeliza-Rose est encore une gamine qui doit se débrouiller avec une mère héroïnomane et un père, ex-star du rock et junkie toujours accro. Lorsque sa mère meurt (d’une overdose), Jeliza-Rose et son père partent pour une ferme au milieu de nulle part. Très vite, la fillette se retrouve complètement livrée à elle-même et, pour repousser la folie environnante, s’invente un monde fantastique où rien ne peut l’atteindre. On part donc à l’aventure avec Classique, sa meilleure amie qui n’a qu’une tête mais est la plus belle avec ses vrais cils, le sous-marin fantastique posé au milieu du désert mais qui a quelques défauts au niveau du toit, un bus abandonné qui parfois se transforme en requin mais accueille toutes les lucioles du coin et des pièces posées sur le rail d’un chemin de fer pour obtenir la plus longue pièce du monde mais qui pourraient bien apporter une solution à la situation délicate de Jeliza-Rose. Sans oublier l’Homme des Marais terrifiant qui risque à tout moment se surgir.

La force – la grande force de ce livre – c’est cette écriture très visuelle qui m’a tout de suite embarquée dans l’histoire. Peut-être que cela est conditionné justement par cette couverture qui ouvre une interprétation de l’histoire et donne à voir un univers fantastique. Mais certainement aussi au fait que Mitch Cullin approche la littérature comme un photographe.

L’histoire repose sur une succession de tableaux qui traitent de la drogue, la mort, la démission des parents, les premiers émois de l’amour, la différence et juste au moment où on commence à se dire que cela va devenir lassant, d’une pirouette assez réussie, l’auteur nous offre une porte de sortie inattendue pour Jeliza-Rose et une image photographique merveilleuse en clap de fin.

Extraits

Une fois n’est pas coutume, je vous invite à visiter le site Fluctuat qui a « mixé » des extraits du livre et des images du film pour en faire une très belle galerie photo !

Détails :

Auteur : Mitch Cullin
Editeur : Naïve | Facebook
Date de parution : 03/05/2006
277 pages

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