Envie de rejoindre les rangs des salariés ? Ce livre vous donnera peut-être une autre vision du monde de l’entreprise.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Je l’avais vu sur quelques blogs. Et puis est arrivé l’Eté du Livre de Metz. Et Emmanuelle Friedmann était présente. J’ai donc pu lui demander si ce livre était un témoignage ou un roman. Comme elle m’a confirmé que c’était effectivement plus ou moins son histoire, j’ai emmené le livre avec moi.
La quatrième de couv :
Vous travaillez dans une charmante « boîte » où vous pointez tous les matins ? Vous avez des chefs dont vous ne comprenez pas le raisonnement, des collègues aux dents acérées prêts à dévorer tous ceux qui se trouvent sur leur chemin vers la réussite ? Vous côtoyez les machines à café, les ordinateurs, les photocopieuses, les salles de réunion ou les plateaux-repas ? Alors ce livre est pour vous !
Bienvenue dans la vie de l’Entreprise !
Vous y retrouverez votre quotidien. Son côté amusant, avec vos collaborateurs qui se planquent derrière leur ordinateur non pour travailler mais pour disputer une partie de démineur ou s’épancher sur Facebook. Ses aspects absurdes, avec ce nouveau langage qui consiste à ne parler qu’en signes ou à émailler toutes ses phrases de mots anglais. Son stress permanent puisque tout est urgent, même ce dossier que tout le monde se refile depuis des mois mais qu’on vous demande de clore pour la fin de la journée. Son injustice sournoise, avec votre chef direct qui vous menace de chômage à la moindre erreur, mais qui ne songe qu’à vous faire virer dès que vous vous montrez trop performant.
Sans compter l’avancée technologique !
Elle permet de pouvoir perdre du temps avant et après une réunion, de vérifier le travail de chacun et d’abuser de la sur-validation – qui tient en une phrase magique après que vous avez fait un exposé d’une heure sur tel ou tel sujet : « Tu m’envoies un mail ? »
Mon avis :
Ah le côté rassurant du statut de salarié. Ca semble plus agréable à vivre que d’être à son propre compte : un salaire tous les mois, une garantie pour les banques, un boulot intéressant, des horaires fixes, … Le monde normal en somme. Souvent ça se passe comme ça. Dans la plupart des cas même. Mais il reste quelquefois où cela dérape.
C’est un peu ce que va nous démontrer Emmanuelle Friedmann. Embauchée dans une entreprise au service Communication, la voilà prise entre tous les feux : sa chef, un peu dépressive sur les bords et qui a déjà usée plusieurs collaborateurs ; les chefs des autres services qui tentent tous de tirer la couverture à eux ; le chef de la société, beau gosse mais incapable de prendre les bonnes décisions ; les autres employés, suspicieux ou tout simplement résignés… Au milieu de tout ça, comment va-t-elle pouvoir faire sa place ? Est-ce qu’elle fera tout pour continuer à garder cette sécurité apportée par son statut de salarié ?
On rit jaune dans ce livre. Surtout si on a déjà connu ce type de société. L’humour est ici est une arme contre les attaques, les bassesses ou les heures à rallonge. Avec pour fin, une ouverture qui offre à chacun une porte de sortie possible.
Pour Emmanuelle Friedmann, c’est l’Entreprise. Dans mon cas, je l’appelais la World Company. Les situations ne sont pas forcément les mêmes, mais le contexte reste plus ou moins identique. Et honnêtement, ça fait toujours du bien de lire des témoignages d’autres personnes ayant aussi vécu ce type de problème. On se sent un peu moins seule et surtout, on est content que quelqu’un d’autre ait trouvé les mots pour exprimer le malaise.
Extraits
Lire un extrait de Tu m’envoies un mail ?
Détails :
Auteur : Emmanuelle Friedmann
Editeur : Editions Privé (Michel Lafon)
Date de parution : 01/04/2010
248 pages
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J’ai également travaillé avec Emmanuelle
Dans le livre je suis la pétasse
Et je peux vous garantir que tout est romancé pour faire passer Emmanuelle pour la victime alors que dans les faits elle s’est révélée nulle.
C’est le directeur général lui-même qui a négocié son départ à savoir : 2 belles formations et des sous.
Elle ne parle ni de ces complots, ni de son incompétence, ni même de ses relations « rapprochées » avec la femme du directeur.
Dans ce livre, elle « flingue » ceux qui ont vu sa vraie face.
Autre chose : ce livre a été « co-rédigé » par une ex-déléguée du personnel et validé par le directeur général lui-même.
A bon entendeur…
Bonjour Sophie,
Je ne suis pas là pour entrer dans une quelconque polémique autour de ce livre, car je ne connais ni Emmanuelle, ni votre société.
Que ce livre soit romancé, oui j’imagine. Et d’ailleurs il s’agit bien d’un roman et non d’un témoignage. Maintenant à savoir si Emmanuelle a arrangé les choses en sa faveur, peut-être mais je ne le saurai jamais. Et j’ai envie de dire à la limite, ce n’est pas mon rôle de lectrice de démêler la part du vrai dans un roman (et non un témoignage). Elle a su trouver des mots pour raconter une situation que j’ai aussi plus ou moins connu. Et ça a suffit à mon bonheur de lectrice.
Maintenant si vous estimez votre société, ou vous-même, flouée par ce livre, cet espace n’est peut-être pas le meilleur endroit pour le faire savoir, étant donné que je ne pourrai rien y faire. Il y a des instances juridiques ou autres dans ces cas-là ! Mais en même temps, si votre directeur général a validé lui-même ce livre, …
A bon entendeur…
Bonjour,
Je n’ai jamais travaillé avec Emmanuelle, mais je suis actuellement dans la boite dont elle parle.
Je ne la connais donc pas, et n’ai donc aucun avis sur son cas personnel.
Pourtant j’y ai bien reconnu mes contemporains et leurs travers…
Cette douce critique pourrait amener à améliorer quelques comportements.
La tentative de Sophie de discréditer l’auteur sur tous les blogs ou le livre apparait ne change pas grand-chose au fond du sujet à la réalité, légèrement augmentée, de la plupart des personnages…
Si je la connaissais, je lui fournirai de quoi alimenter le tome 2, voir le 3.
En tout cas, elle devrait permettre de s’interroger sur eux même les Joël, Laurence et autre Valérie… Et pourquoi pas l’autre Emmanuelle ?
Oups !? Aurais-je fait une gaffe ?
Bonjour Jean-Luc, Je pense que, d’une manière ou d’une autre, ce type d’histoire risque de se retrouver de plus en plus dans beaucoup de sociétés. Avec la situation économique actuelle, il devient de plus en plus facile de faire pression sur des employés qui ont peur de ne pas retrouver du travail ailleurs.
Ce type de livre permet au moins à ceux qui vivent la même chose de se sentir peut-être un peu moins seuls. Malheureusement je pense que ça ne permettra jamais de changer les comportements de ceux qui exercent ces pressions. Malheureusement…
Bon courage à vous dans cette société !