Certaines scènes choqueront les plus sensibles. Roman violent, à réserver à un public averti !

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Les éditions de l’Abat Jour m’ont contacté, ainsi que d’autres blogueurs, pour me proposer ce livre. Après avoir lu les 26 premières pages disponibles sur leur site, j’ai eu très envie de connaître la suite. Il n’est disponible actuellement qu’au format numérique, mais sera prochainement disponible en version papier et uniquement sur le site de la maison d’édition.

La quatrième de couv :

Tuer le temps : un roman policier, imprégné de références littéraires, parcouru de dérives hallucinatoires. Le lecteur, bousculé à chaque page, entre dans l’esprit de Marie, professeur de Français peu ordinaire, cynique et misanthrope, et suit son épopée sanglante commencée depuis des années. Mère divorcée de trois enfants à la vie en apparence bien rangée, elle comble son ennui en tuant au hasard, sans mobile, sans remords, laissant à chaque fois derrière elle la première page d’un roman. Elle entreprend d’écrire sur des cahiers de brouillon un « Guide de survie à l’usage des assassins, des violeurs d’enfants et des pilleurs de tombes », en faisant partager au lecteur son expérience de meurtrière à l’incipit qui a toujours su éloigner les soupçons. La succession de courts chapitres à la première et à la troisième personne nous entraîne à la fois dans les pensées et le quotidien de Marie, qui perd de plus en plus pied dans la réalité. La seconde partie du roman décrit le parcours de ses cahiers, mode d’emploi du meurtre gratuit, et leur influence sur les lecteurs les plus improbables. Le récit présente enfin une galerie de personnages truculents reliés de manière étonnante, prisonniers d’une ville qui se décompose et absorbe tout autour d’elle, jusqu’au voyageur final…

Mon avis :

Parfois, j’aime être bousculée dans mes lectures. J’aime ce qui peut être subversif et risque de me faire faire des cauchemars. J’aime découvrir la part sombre (très sombre) des hommes ou des femmes. Et avec ce roman, j’ai été servie. Parce que Marie, loin de l’image virginale qui pourrait être rattachée à son prénom, est une tueuse. De celle qui tue sans raison. Elle ne cherche pas à se venger, à se faire connaître ou à attirer l’attention. Elle tue pour tuer le temps. Parce qu’elle est divorcée et qu’une semaine sur deux ses filles passent le week-end avec leur père, alors elle a le temps et part sur les routes pour tuer au hasard : la petite vieille, une gamine de l’âge de ses filles, un curé, vous, moi… peu importe pour elle la victime. Et tant qu’à faire, elle décide de rédiger un livre, à l’attention de futurs tueurs, afin de les aider à mieux remplir leur rôle.

Alors bien sûr, des meurtres en série, ça ne suffit pas à faire un bon livre et ce qui m’avait attiré aussi dans l’extrait que j’avais découvert, c’était le style et un vocabulaire recherché qui donnait l’impression d’avoir à faire à plus qu’un simple roman policier. Et je dois dire que ça fonctionne très, très bien au début. Malheureusement, assez vite, la structure narrative devient répétitive : on découvre Marie, racontée à la troisième personne, qui doucement glisse vers un monde imaginaire et violent, à grand renfort de juxtapositions. Les premières fois, on apprécie, ça donne un rythme, ça déstabilise. Mais très vite, j’ai été lassée aussi par ces mêmes ficelles utilisées chapitre après chapitre. Mais à ce moment-là, j’étais encore totalement hypnotisée par cette femme et son histoire un peu particulière. Alors je la suivais et je m’attachais à elle.

Et puis… et puis arrive ensuite cette deuxième partie, où le livre rédigé par Marie arrive justement entre les mains d’un tueur. Et là, on a l’impression d’une pirouette abracadabrante qui ne nous permettra jamais de retomber sur nos pieds. C’est long, n’apporte pas grand-chose à l’histoire de Marie et aurait finalement pu être traité dans un livre totalement à part. Et en histoire autonome, avec quelques développements en plus, cette deuxième partie aurait été vraiment intéressante. Alors, oui, j’ai fini sur une grosse note de déception pour ce livre, en trainant les pieds.

Mais Marie trotte encore dans ma tête. Il y a quelque chose dans ce livre qui vous poursuit quand même pendant quelques temps. Peut-être Marie justement, qui se tiendrait là, juste derrière nous, pour faire de nous sa prochaine victime ?

Extraits :

Un premier extrait de ce livre a été posté dans l’extrait du mardi 41.

Les vingt-six premières pages de ce roman sont disponibles sur le site des éditions de l’Abat-Jour.

Détails :

Auteur : Nimzowitsch
Editeur : L’Abat-Jour
Date de parution : 21/10/2010
499 pages

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