Un conseil ? Lisez ce livre. Puis un autre. Encore un autre. On ne sait jamais. Peut-être qu’un jour on aura besoin de se souvenir…
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Liliba m’avait offert Au bonheur de lire, petit recueil comprenant des extraits de nombreux autres livres. Dont Fahrenheit 451. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j’avais vu le film il y a très (très) longtemps, mais que je n’avais jamais lu le livre. Récupéré chez un bouquiniste, il est sortie de ma Pal en ce début d’année pour réparer cette erreur !
La quatrième de couv :
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Mon avis :
Il y a des livres qu’on a l’impression de connaître. Parce qu’on en a tellement entendu parler à l’école, autour de nous, dans les magazines, qu’on connaît déjà l’histoire. Ou alors on a déjà vu le film, projeté en classe par un professeur au collège ou au lycée. Alors à quoi bon lire un livre dont on sait déjà tout ? C’est un peu le soucis que j’avais avec ce livre. Tout le monde a entendu parler de Montag, ce pompier qui, au lieu d’éteindre les incendies, brûle les livres qui sont devenus des objets dangereux. Tout le monde sait que 451 degrés Fahrenheit c’est la température à laquelle les livre s’enflamment. Et c’est un fait acquis pour tous que Montag se rebelle au fur et à mesure, en sauvant un livre, puis un autre, et encore un petit, jusqu’à se faire prendre.
Alors à quoi sert de lire un tel livre ? Il suffit pour cela de relire l’extrait publié la semaine dernière pour se rendre compte que, finalement, ce qui a été écrit en 1955 est désespérément toujours d’actualité. A l’heure où les émissions de télé-réalité s’accumulent, toutes plus vides de sens les unes que les autres, la «famille», programme diffusé sur tous les écrans de cette ville imaginaire, donne l’image du bonheur parfait, comme les émissions d’aujourd’hui ont tendance à nous donner une vision déformée de la réalité. La société dans laquelle évolue Montag nous offre une image du bonheur idéal à atteindre, basée sur une consommation de masse, où tout est nivelé par le bas, où la culture relève de la maladie…
Il y aura une phrase qui aura résonné dans ma tête pendant toute la lecture de ce livre: «Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste: à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible: c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.» Ces propos de Patrick Le Lay, alors PDG de TF1, illustrent parfaitement le propos de Fahrenheit 451.
Tout n’est pas perdu pour autant ! Il est toujours possible de combattre et de ne pas offrir «son temps de cerveau». Comment ? A découvrir en lisant ce livre !
Extraits :
Des extraits de ce livre ont été postés dans l’extrait du mardi et en juin dernier.
Détails :
Auteur : Ray Bradbury
Traducteur : Henri Robillot
Editeur : Denoël
Date de parution : 1955
213 pages
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Ce livre me tente depuis un bon moment. D’ailleurs, je l’ai déjà dans mon liseur numérique.
Vous me donnez encore plus envie de le lire! Merci pour cette critique.
Mais de rien 🙂 Et au moins dans la liseuse, aucune chance qu’on vienne vous le brûler celui-ci…
Je vois que tu as ressenti la même chose que moi à la lecture de ce monument !
Oui, la lutte continue 😉
(moi, ma télé ça fait longtemps qu’elle est partie à la casse !)
Moi j’ai encore ma télé parce que j’aime bien regarder des séries quand même. Mais bon, après c’est comme n’importe quel outil, il faut juste savoir les utiliser correctement ! Je sens que je vais bientôt relire Le meilleur des mondes et 1984 du coup. Ils sont tous les deux dans ma pal.
Ah ça des séries, j’en regarde beaucoup… mais sur l’ordi ou le lecteur dvd.
Oui, le meilleur des mondes et 1984 j’en garde un grand souvenir aussi ! Peut être plus 1984 que l’autre.
Ça fait tellement longtemps maintenant que je ne sais pas lequel des deux je préfère. Mais ils sont déjà tous les deux dans la pal, en attente de relecture.
Je n’ai lu que les chroniques martiennes, je devrais me lancer avec farenheit un de ces quatre!
thx pour cet article 🙂
J’ai Les chroniques martiennes sur ma pal aussi. Trouvé chez le bouquiniste en même temps que celui-ci. Mais j’ai l’impression qu’on est plus dans la SF avec Les chroniques martiennes. A voir donc…
A lire et à ranger à coté de 1984…
Ou à prêter 😉 Le mien est déjà en prêt, mais il ne devrait pas tarder à rentrer sur les étagères !
Un très très beau roman, même pour ceux qui comme moi ne sont pas adeptes du genre !
Oui, parce qu’au final, ce n’est pas de la SF, mais plus un roman d’anticipation.
J’aime ton attaque contre TF1, c’est vrai que le livre de Ray Bradbury est plus que jamais d’actualité!
Mais bon je n’ai pas été aussi radical que Delphine, j’ai gardé ma télé et j’essaye d’en faire un usage intelligent, c’est quand même un outil formidable
L’attaque ici est contre TF1, car Patrick Le Lay était celui qui avait eu le courage de dire cela. Mais, au fond, TF1 ou une autre chaîne, ça ne change pas grand chose. Elles fonctionne toutes grâce à la publicité. En tout cas pour les chaînes privées.
Mais oui, moi aussi j’ai encore ma télé. Comme tu dis, le tout est de s’en servir selon ses besoins et non d’ingurgiter tout ce qui nous est proposé !
C’est effectivement le genre de livre dont je connais l’histoire sans l’avoir lu. Il faut vraiment que je répare ça!
C’est ce que je m’étais dit aussi quand j’avais lu cet extrait l’été dernier. Et je ne regrette pas du tout ma lecture !
Owi, quelle excellente oeuvre ! Plusieurs adaptations au théâtre ont été faites, également.
Ah, je ne savais pas qu’il y avait aussi eu des adaptations au théâtre. Ça doit être intéressant aussi. Tu as eu l’occasion de voir une de ces adaptations ?
j’ai bien sur vu le film, mais je n’ai jamais lu ce roman. J’avais bien aimé les chroniques martiennes étudiées au lycée.
Je l’ai sur ma pal aussi celui-ci. J’ai juste peur du côté SF qui n’est pas vraiment ce que je préfère.
Ce livre est dans ma PAL depuis un bon nombre d’années mais j’arrive pas à le faire sortir :-/
Ah mais il va falloir le faire sortir de cette Pal Liyah ! Tu ne devrais pas le regretter !
c’est vrai que c’est un livre qu’on croit connaitre et on ne prend pas la peine de le découvrir vraiment.Erreur ainsi que tu le dis si justement! Dommage qu’il soit malheureusement toujours d’actualité!! et que la culture soit considérée avec dédain ou suspicion même chez les enfants!
Chez les enfants, le problème vient peut-être aussi de la manière de leur présenter les livres… et des livres qu’on leur propose parfois un peu trop tôt.
En France, je ne pense pas que la culture soit considérée avec dédain. C’est même plutôt le contraire. On a tendance à penser que la culture est réservée à un cercle d’initié et, qu’en dehors de celui-ci, les autres ne peuvent pas comprendre. Enfin, c’est souvent l’impression que j’ai 🙂
comme « 1984 », il faut que je le relise !
Oui, en attente aussi 1984 chez moi. Ça m’arrive rarement de relire, mais des fois, avec l’âge, on relit autrement (dit la petite vieille ;))